Deux illustres médecins et scientifiques franc-comtois

Césaire et Marie Phisalix

Les époux Césaire et Marie Phisalix sont médecins et scientifiques francs-comtois. Tous deux ont collaboré aux travaux sur les sérums anti-venin de serpents découverts en 1894 au sein du Museum national d’histoire naturelle.

C’est pour leur contribution majeure à l’avancée des sciences, de la médecine mais également pour l’engagement personnel de Marie Phisalix pour les droits des femmes que nous avons fait le choix de donner leur nom au fonds de dotation du CHU de Besançon. 

Césaire Phisalix (1852-1906)

Césaire Phisalix est un scientifique, herpétologue, médecin, né à Mouthier-Haute-Pierre en 1852.

Après des études de médecine à Paris, il devient médecin militaire où il exerce à Besançon et au Val-de-Grâce. Il exerce par la suite à la faculté de sciences de Besançon où il soutient sa thèse de doctorat en sciences en 1885 et devient professeur suppléant d’histoire naturelle.

Intégrant le Muséum national d’histoire naturelle en 1888, il met au point en 1894 le sérum contre le venin de certains serpents aux côtés de Gabriel Bertrand, une avancée majeure en médecine qui révolutionne le traitement des morsures de serpent.

Cette découverte lui vaut de nombreux prix et honneurs, dont le prix Monthyon de l’Académie des Sciences. En 1898, il reçoit le prix Bréant pour ses travaux sur l’envenimation par les poissons et la création de sérums antivenimeux.

Césaire Phisalix décède en 1906 à Paris, laissant derrière lui un héritage scientifique majeur dans le domaine de la médecine et de la biologie.

Césaire Phisalix
Marie Phisalix

Marie Phisalix (1861-1946)

Marie Phisalix, scientifique, herpétologue, médecin, militante féministe, naît à Besançon en 1861.

En 1888, elle obtient l’agrégation de sciences, puis en 1900, devient l’une des premières femmes médecins en France. Au sein du Muséum national d’histoire naturelle, elle collabore activement aux côtés de son mari aux travaux menés sur le sérum. Après la mort prématurée de Césaire Phisalix en 1906, elle poursuit sans relâche leurs recherches. En 1910, elle entre au laboratoire d’herpétologie du muséum et rédige, en 1922, un ouvrage de référence, Animaux venimeux et venins.

Marie Phisalix est également une militante féministe active, nommée vice-présidente de l’Association pour l’amélioration du sort de la femme en 1935. Elle est également la première femme présidente de la Société zoologique de France. En 1945, elle préside une réunion de la Ligue française pour le droit des femmes sur le rôle des électrices dans la reconstruction du pays. En 1923, elle se présente même aux suffrages de l’Académie de Médecine, où elle échoue à devenir la première femme élue.

Marie Phisalix a reçu de nombreux honneurs, dont deux fois le Prix Bréant de l’Académie des Sciences et le grand prix Lasserre en 1928. Elle s’éteint en 1946 à Paris.

Au début de 1894, MM. Césaire Phisalix et Gabriel Bertrand, appliquant au venin de vipère aspic l’un des moyens préconisés par Pasteur pour atténuer les toxines, montrent qu’il suffit de chauffer à 75°, pendant un quart d’heure, une solution de ce venin pour lui faire perdre sa toxicité et la transformer en vaccin ; et, chose plus importante encore, au point de vue de l’application pratique, ils montrent que le sang des animaux vaccinés est devenu antivenimeux aussi bien in vivo qu’in vitro : la sérothérapie contre le venin de vipère était ainsi découverte.

Découverte de la sérothérapie contre le venin de vipère décrite par Marie Phisalix

Restez informés

de nos événements, réalisations et nouveaux projets